Les envoyés du Baptiste interrogent Jésus
Au cours de la semaine (probablement le lundi 24 juillet475), Jésus réconforte une pauvre veuve de Corozaïn venue lui demander conseil, lorsque trois voyageurs s'approchent. Ce sont Manaën et deux disciples de Jean-Baptiste476. « Paix à toi, Manaën ! Tu t'es donc souvenu de Moi ? »266.3 lui demande Jésus en l'accueillant. Leur première rencontre eut lieu à la Belle-Eau, en novembre 27(MV 121), huit mois plus tôt. Manaën précise bien que « Jean (...) leur a expliqué tout ce qui te désigne comme le vrai Messie »266.4. Le Précurseur, en effet pouvait-il douter que Jésus fut le Messie ? La présentation de Matthieu et Luc pourrait le laisser supposer, et l'aveu de Manaën donne un démenti à certains exégètes qui évoquent les doutes de Jean-Baptiste. Jésus, voyant que l'interrogation des envoyés de Jean est sans malice, leur répond de bonne grâce. Matthieu, témoin de tant de miracles quotidiens de Jésus, omet de mentionner ceux qui viennent de se produire devant leurs yeux, tandis que Manaën, certainement très impressionné, a dû les raconter à Luc, qui nous en a fait mention (Lc 7,21). Et Jésus conclut ainsi son témoignage : « Et dites, puisque vous le voyez, que la Bonne Nouvelle est annoncée aux pauvres. Et bienheureux celui qui ne sera pas scandalisé à mon sujet. Dites cela à Jean. Et dites-lui que je le bénis avec tout mon amour »266.7.
Pour ajouter encore à ces faits, Jaïre est venu faire témoigner sa fille : « Je ne me souviens pas de ce que c'est que la mort. Mais je me souviens qu'un ange m'a appelée en me faisant passer à travers une lumière de plus en plus vive au bout de laquelle était Jésus »266.9. Cette description n'évoque-t-elle pas les multiples témoignages modernes de mort imminente477 ? Le soir venu, beaucoup à Capharnaüm discutent encore des mérites comparés de Jean-Baptiste et de Jésus. A nouveau le récit de Maria Valtorta est parfaitement compatible avec ceux de Matthieu (Mt 11,7-19) et de Luc (Lc 7,24-35). Mais sa finale désabusée est certes plus explicite que celle des deux évangélistes : « Ainsi la Sagesse voit ses fils lui rendre justice ! En vérité je vous le dis que seuls les tout petits savent reconnaître la vérité parce qu'il n'y a pas de malice en eux »266.13. Jaïre, conscient de la lassitude de Jésus envers cette génération qui refuse de l'accueillir malgré toutes les preuves accumulées, demande : « N'est-ce pas une faute aux yeux de Dieu ? » « Oui, c'est une faute et elle sera punie »266.13 lui répond Jésus, qui proclame alors son invective sur les villes du lac « Malheureuse es-tu, Corozaïn ! Malheureuse es-tu, Bethsaïda ! », invective (selon Mt 11,20-24 et Lc 10, 12-15) placée ici dans un contexte parfaitement logique.