Jésus rassure Marthe
A peine a-t-Il ressuscité la fille de Jaïre que Jésus va retrouver la pauvre Marthe, complètement bouleversée par l'attitude déroutante de sa sœur. Jésus confirme « Marie est une malade (...) elle souffre d'une possession démoniaque. C'est toujours une maladie »231.5. Mais Il rassure aussitôt Marthe : sa sœur est déjà sur le chemin de la guérison. « Des sept démons qu'elle a en elle, le moins fort est celui de l'orgueil ! Mais, rien que pour cela, elle se sauvera ! »231.5. Certains exégètes ont eu tendance à considérer ce chiffre sept442 de façon purement symbolique, pensant qu'il s'agissait là d'une représentation juive pour marquer la puissance de l'emprise de Satan. Dans l'œuvre, Jésus fait clairement allusion aux sept péchés capitaux dans le cas de Marie Madeleine. Il s'en explique à plusieurs reprises : « C'est la plus grande ressuscitée de mon Évangile. Elle est ressuscitée de sept morts »377.7 ; et plus loin encore : « Quand quelqu'un ouvre son esprit aux sept vices, alors il entre en lui un esprit complet... »420.8. Un rapprochement semble s'imposer ici avec un commentaire que Jésus fit un an plus tôt, dans la synagogue de Capharnaüm, à propos de Samson443. Les sept tresses de Samson symbolisent ses sept vertus, c'est à dire sa fidélité au nazirat. Mais « Samson fut réduit à rien après avoir cédé à la sensualité »94.8. En effet « Samson fut lié avec sept cordes de nerfs frais »94.8. Et Jésus, ailleurs dans l'œuvre rappelle à Barthélemy : « un pécheur plongé dans le péché et tenu par Satan avec sept chaînes »241.3.
Lorsque enfin Marthe est presque complètement rassérénée par les paroles du Seigneur, Il lui dit :« Va en paix, Marthe. Et demain dis-lui que je parlerai près du torrent de la Source, ici à Capharnaüm, après le crépuscule »231.7. Mais Marthe voudrait bien quelque chose de concret, à quoi se raccrocher lorsqu'elle est loin du Christ, pour pouvoir triompher du démon. « Prends cette ceinture qui m'appartient. Ne t'en sépare jamais, et chaque fois que tu la verras, dis-toi à toi-même : plus forte que cette ceinture de Jésus est la puissance de Jésus et avec elle on vient à bout de tout : démons et monstres. Je ne dois pas craindre »231.7. On songe évidemment à cet épisode de la Légende dorée, quand Marthe terrasse la Tarasque : « ... déliant sa ceinture, elle la noua autour de l'encolure du monstre, que ce geste rendit instantanément aussi doux qu'un agneau et qui se laissa docilement conduire jusqu'à la ville où les habitants le massacrèrent444 ».