La résurrection de la fille de Jaïre
Lorsque Jésus arrive à Capharnaüm, une foule nombreuse l'accueille. Jaïre437 se précipite vers Lui : « Oh ! Maître, pourquoi as-tu été absent si longtemps ? 438Ma fillette est si malade. Personne ne peut la guérir. Toi seul, tu es mon espoir et celui de sa mère. Viens, Maître »230.2. Matthieu, Marc et Luc rapportent tous les trois, et de façon assez détaillée, les deux miracles qui vont suivre (Mt 9,18-26 ; Mc 5,21-43 et Lc 8,40-56) : la guérison de l'hémorroïsse, puis la résurrection de la fille de Jaïre Pourtant Maria Valtorta apporte quelques précisions inédites. Ce serait Abel, le lépreux de Corozaïn guéri par Jésus un an plus tôt439, qui aurait convaincu l'hémorroïsse : « Celui qui me l'a dit a été guéri par Toi de sa lèpre »230.3. Cette information est très remarquable, puisqu'à la date précoce de cette vision, le 11 mars 1944, la voyante ignore encore tout de la guérison d'Abel, dont elle aura la vision seulement le 6 novembre 1944 !
L'hémorroïsse explique : « J'ai pensé que si je te touchais, je serais guérie. Mais je ne t'ai pas rendu impur440. J'ai à peine effleuré le bord de ton vêtement là où il traîne sur le sol, sur les ordures du sol… Moi aussi, je suis une ordure… Mais je suis guérie, que tu sois béni ! »230.3. Qui était-elle ? Les évangélistes, et avec eux Maria Valtorta, n'en disent rien. Mais dans l'Évangile tel qu'il m'a été révélé, elle ne saurait en aucun cas être confondue avec Nike (sainte Véronique)441.
Lorsqu'après la résurrection de la fillette Jésus recommande aux témoins de « ne dire à personne ce qui est arrivé », comme le rapportent les évangélistes. Maria Valtorta en précise le motif : « Les autres n'ont pas eu foi, il est inutile de chercher à les persuader. A ceux qui nient le miracle, Dieu ne se manifeste pas »230.6. Le Christ renouvelle cette recommandation un peu plus tard, en guérissant les deux aveugles, et s'en explique à nouveau : « Veillez bien à ce que personne ne sache ce que je vous ai fait... Ici, ce n'est pas nécessaire ni favorable à votre âme »232.5. Bien des commentateurs se sont interrogés sur le motif de ces interdictions répétées. Le récit de Maria Valtorta nous montre clairement que depuis la Pâque, Jésus veut éviter d'attiser, autant qu'Il Lui est possible, l'hostilité croissante des pharisiens à son égard. Mais Il ne veut pas non plus leur donner de nouveaux motifs de blasphèmes. Déjà à la fin du sermon sur la Montagne, Il avait conseillé : « Ne donnez pas les choses saintes aux chiens. Ceci pour maintenant et pour plus tard »174.20.