Le sermon sur la montagne. Le jeudi
Après avoir parlé la veille du serment, de la prière et du jeûne, Jésus aborde maintenant la question du bon usage des richesses. Les grandes lignes de ce discours se retrouvent en Matthieu(Mt 6,19-21 ; Mt 6,2-4 ;
puis Mt 6,25-34). Soudain un scribe vient inopportunément interrompre le Christ au cours de son exposé. Les réactions de la foule sont vives à l'encontre du perturbateur. Mais le Seigneur impose à tous le silence : « Priez pour ce malheureux. Pardonnez comme je pardonne, car si vous pardonnez aux hommes leurs fautes, votre Père des Cieux vous pardonnera aussi vos péchés »173.5. Matthieu, qui n'avait pas lieu de relater cet incident dans son évangile, a donc fort logiquement joint cette parole à l'enseignement de la veille sur la prière ( Mt 6,14-15). Le récit au jour le jour de Maria Valtorta est à ce titre également riche d'enseignement, puisqu'il permet au lecteur attentif de découvrir comment les évangélistes, regroupant des notes, des souvenirs et des témoignage par thèmes, ont peu à peu constitué leur évangile, la chronologie n'étant jamais leur préoccupation majeure.
Après cette interruption, Jésus reprend l'exposé de sa doctrine. Celui qui fait bon usage des richesses et pratique l'aumône sans ostentation, doit également apprendre à s'abandonner à la Providence. « Mais vous, ne faites pas le bien pour avoir une récompense, pour avoir une garantie pour le lendemain. Ne faites pas le bien en le mesurant, retenus par la crainte : et puis, pour moi, en aurai-je encore ? Et si je n'ai plus rien, qui viendra à mon aide ? Trouverai-je quelqu'un pour faire pour moi ce que j'ai fait ? Et quand je ne pourrai plus rien donner, est-ce qu'on m'aimera encore ? »173.6.