Le repas chez le pharisien Simon
Le soir venu, Jésus se rend comme convenu au banquet offert en son honneur par le pharisien Simon. Luc, qui détaille cet épisode dans son évangile448, ne nomme pas la pécheresse repentie. Cette omission a suscité de très nombreuses interrogations et discussions au cours des siècles. Qui était cette femme pécheresse ? Pourquoi le pharisien l'a-t-il laissé entrer ? Les évangélistes ont-ils fait une confusion entre l'onction de Capharnaüm et celle de Béthanie ? Si c'était Marie Madeleine, pourquoi n'est-elle pas nommée ici449 ?
Maria Valtorta reçut cette vision le 21 janvier 1944. C'est seulement sa troisième vision de scènes évangéliques450. Elle n'a encore jamais vu le pharisien Simon, qu'elle décrit donc pour la première fois, sans complaisance : « C'est un homme âgé... la figure de ce petit vieux ne me plaît pas. C'est un visage méchant, froid, orgueilleux et avide »236.1. De même, à cette date, c'est aussi la première fois qu'elle voit Marie-Madeleine : « une femme jeune, très belle, richement vêtue ... La chevelure blonde ... des bijoux ... des chaînettes d'or ... »236.2. Jésus commente longuement ce miracle éclatant de la conversion de Marie Madeleine. Il insiste sur le fait que la pécheresse du banquet chez Simon, c'est Marie Madeleine : « A Béthanie aussi, Marie répéta le geste qui marqua l'aube de sa rédemption »236.6. Et Il conclut par ces paroles d'amour : « Il est beaucoup, beaucoup, beaucoup pardonné à qui aime beaucoup. A qui m'aime beaucoup. Vous ne savez pas, pauvres âmes, comme vous aime le Sauveur ! Ne craignez rien de Moi. Venez. Avec confiance. Avec courage. Je vous ouvre mon Cœur et mes bras »236.7. Deux jours plus tard, le vendredi 2 juin451, Il en parle à nouveau avec ses apôtres, et doit leur expliquer combien est profonde et radicale la conversion de Marie Madeleine, car sa présence aux côtés de Jésus en a scandalisé plus d'un à Capharnaüm. « J'ai trouvé une âme. Cela vaut la peine de perdre l'amitié d'un homme, sa pauvre amitié d'homme, pour rendre à une âme l'amitié avec Dieu »237.3. Judas est d'avis qu'avec les pharisiens, il faut accepter des compromis, pour s'en faire des amis. Jésus lui répond très sévèrement : « Cela jamais, Judas. En matière de vérité, d'honnêteté, de conduite morale, il n'y a pas d'adaptation ni de compromis »237.3. De nombreux habitants des environs se sont rassemblés autour de Jésus qui constate : « Ils semblent des brebis sans berger qui errent ici et là sans trouver quelqu'un pour les conduire et les nourrir »237.2. Il décide que désormais les apôtres iront deux par deux, et de même pour les disciples, qui doivent les rejoindre dans quelques jours. « C'est que la moisson est vraiment grande. Oh ! cet été, je vous préparerai à cette grande mission (...) Priez donc le Maître de la terre qu'il envoie beaucoup d'ouvriers à sa moisson »237.2. Matthieu (Mt 9,35-38) rapporte des propos tout à fait similaires.
Le soir venu, avant que tous ne rentrent chez eux, Jésus leur dit encore une parabole, « pour vous rendre toujours plus énamourés de ce Royaume qui vous attend et dont la valeur est sans mesure »237.4. C'est la parabole du trésor caché, que Matthieu (Mt 13,44) nous a résumé en un bref et unique verset, ce qui en complique l'interprétation. Dans cette parabole Jésus montre que pour l'homme, rien n'a plus de valeur que d'acquérir le Royaume : « Quittez les richesses éphémères pour posséder le Royaume des Cieux »237.4.