L'évangélisation dans Ascalon et alentour
Lorsque le lendemain ils approchent d'Ascalon, la description que nous en donne Maria Valtorta peut surprendre maintenant que la côte ensablée est rectiligne : « Une belle ville maritime qui s'étend le long de la rive sur une ligne de rochers en forme de demi-lune »218.1. Mais pour surprenant que cela puisse paraître aujourd'hui, c'est un fait attesté par les historiens425. De même, plusieurs autres détails historiques ou archéologiques, inconnus en 1945, ont pu être confirmés à la suite des fouilles de 1985/1986. En voici un seul exemple426 : la voyante remarque des chiens errants au milieu de la route. Partout ailleurs, en Judée, ceci serait impensable car le chien y était un animal impur. Or, justement à Ascalon, la découverte en 1986 d'un cimetière de chiens a surpris la communauté scientifique qui s'interroge encore sur sa signification exacte.
Accueilli avec bienveillance par le philistin Ananias, Jésus lui révèle la nature de son royaume : « Mon Royaume est le Royaume du vrai Dieu. Dieu est au Ciel. Par conséquent, c'est le Royaume du Ciel. Tout homme est une âme revêtue d'un corps, et l'âme ne peut vivre que dans les Cieux. Je veux vous guérir l'âme, en enlever les erreurs et les rancœurs, la mener à Dieu par la bonté et l'amour »218.5. Envoyés par groupes de quatre pour prêcher dans Ascalon, les apôtres y rencontrent des fortunes diverses. Le lendemain lundi 8 mai, Jésus les envoie à nouveau seuls en avant, vers Azoth. Lui fait un crochet par Magdalgad427, un village de l'arrière pays, « vers des collines toutes vertes, de faible altitude, mais gracieuses qui s'élèvent de la plaine fertile »220.1. Là, renversant une idole païenne428 et accomplissant un nouveau miracle, Jésus proclame une triple profession de foi solennelle, magistral résumé de la Foi ! Le soir venu, tous se retrouvent au lieu fixé, mais à nouveau le moral des apôtres est en berne, leur apostolat ayant été un échec, au contraire de celui de leur Maître. Jésus leur redonne courage : « Rien n'est inutile, pas même un échec car il sert à vous former à l'humilité alors que la parole sert à faire résonner un nom, le mien, et à laisser un souvenir dans les cœurs »220.7. Puis Il leur annonce : « Et demain, nous irons à Jabnia429»220.7.
C'est donc le lendemain, longeant la côte en direction du nord que nous les retrouvons tous. En réponse aux apôtres qui s'enquièrent de leur destin, Jésus leur livre quelques indices. Pierre ira « dans un endroit plus grand que ta ville et la mienne et que Magdala et Tibériade réunies »221.2, tandis que Jacques d'Alphée restera seul en Palestine. Mais ces perspectives d'avenir ne suffisent pas à leur faire apprécier le pèlerinage qu'ils sont en train d'accomplir à travers « ces champs fécondés par le sang des hébreux répandu pour faire d'Israël une grande nation »221.3. Une fois de plus, Jésus dois les enseigner et les réconforter. Il leur prédit qu'un jour ils diront : « ...nous croyions que c'était manque d'amour du Maître de nous faire aller si loin par des chemins longs et pénibles au risque de passer de très mauvais moments. Et, au contraire, c'était de l'amour, c'était de la prévoyance, c'était pour nous aplanir la route maintenant que nous ne l'avons plus et que nous nous sentons davantage perdus »221.4. Et Il leur montre à nouveau que dans leur mission ils devront s'adresser à tous « ces idolâtres, ces romains, ces athées, ces malheureux... »221.6. A l'approche du but de leur étape, Jésus explique : « Voici Jabnia. Une fois l'Arche passa par ici pour aller à Acron qui ne put la garder et l'envoya à Betsemés. L'Arche revint à Acron »221.8. On retrouve trace de cette évocation biblique dans 1 Samuel 5, 1-11 et 1 Samuel 6, 14. Jabnia n'est pas nommé dans ce récit biblique, mais se trouve effectivement sur le parcours normal entre Aqron, Azot et Ascalon.