La guérison du lépreux de Corozaïn
A peine guéri de son infirmité, Samuel est allé redonner espoir à son ami Abel, un lépreux réfugié dans une vallée encaissée proche de Corozaïn290. « Ce Rabbi, c'est le Messie, comprends-tu ? Le Messie ! C'est le Fils de Dieu. Il guérit tous ceux qui ont foi. Il dit : "Je le veux" et les démons s'enfuient, et les membres se redressent, et les aveugles recouvrent la vue ». (...) « Mais comment puis-je voir le Messie ? » « Voilà… je suis venu pour cela. Lui il est là, dans ce pays. Je sais où il est ce soir. Si tu veux… Moi, je me suis dit : "Je le dis à Abel et si Abel reconnaît avoir la foi, je le conduis au Maître" »63.3. Le soir venu, comme convenu, Samuel revient en compagnie de Jésus. Abel obtient le miracle, et voudrait suivre immédiatement son sauveur.
C'est à regret qu'il regagne provisoirement sa caverne, « à la lueur d'un quartier de lune »291. Marc(Mc 1,40-45)et Luc(Lc 5, 12-16) rapportent cette guérison, mais sans nommer Abel292. Désormais les deux resteront inséparables dans l'évangélisation, comme ils l'étaient déjà dans la misère. Un an plus tard, Jésus cite Abel en exemple : « un ancien lépreux. Je l'ai guéri près de Corozaïn un soir déjà lointain et puis je l'ai quitté. Maintenant, je le retrouve. C'est lui qui m'a annoncé sur les monts de Nephtali »162.2. Abel et Samuel, seront tous deux incorporés dans le groupe des soixante-douze premiers disciples. Peut-être la tradition conserve-t-elle leur mémoire sous un surnom baptismal ?293