Le retour dans la plaine de Jéricho
Mise à part la rencontre avec l'homme de Pétra, ce périple à travers la Pérée s'avère décevant, et le moral des apôtres est à nouveau en berne. D'autant que Jésus ne leur cache ni la future trahison de l'un d'entre eux, ni les évènements tragiques qui en résulteront. Répondant à Thomas qui s'interroge : « Comment un homme pourra-t-il te trahir Toi, Fils de Dieu ? »503.2, Jésus lui dit : « Le traître ne sera pas un homme. Ce sera un démon dans un corps d'homme, le plus possédé, le plus obsédé des hommes »503.2. Parole terrible que Jésus confirmera en aparté à Lazare, juste avant la Passion : « Satan a pris chair en lui : Judas de Kériot »587.3. Les évangélistes Luc et Jean indiquent eux aussi cette possession de Judas par Satan (Lc 22,3 et Jn 6,70-71 ; Jn 13,2 et Jn 13,27)763.
En approchant de Jéricho Jésus est abordé par une femme venue le supplier de délivrer son mari qui s'adonne à la nécromancie. « Lui est souillé par la nécromancie.(...) Il sait que ce qu'il fait est défendu764 »503.6. Mais Dieu ne force pas la liberté donnée à l'homme. « Moi, je ne puis le guérir... Parce que lui ne le veut pas »503.6 lui répond Jésus. Puis Il se retourne vers les sadducéens présents : « Si vous raisonnez pour nier l'immortalité de l'âme, pourquoi évoquez-vous les morts765 ? »503.7. Et c'est l'occasion d'un violent réquisitoire contre toute forme de divination pendant lequel Jésus, terrible, cite abondamment les Écritures. Les sadducéens laissent alors entendre que Jésus a appris la magie en Égypte, et qu'Il utilise le Schem Hamephoras766 pour accomplir ses miracles.
Jésus semble un peu désemparé par ces attaques maintenant incessantes. Il ordonne de retraverser le fleuve, pour remonter vers la Décapole, tenté un moment de rentrer à Nazareth, puis Il se ravise et décide de retourner vers Jérusalem. En passant par Béthabara, ils apprennent la mort subite d'Ananias. En se recueillant devant son tombeau, Jésus prie : « Mon Père ! La solitude enveloppe ton Fils, le vide se fait de plus en plus vaste et plus ténébreux. Ceux qui m'aiment s'en vont et il reste ceux qui me haïssent… Mon Père ! Que ta Volonté soit toujours faite et bénie ! »504.8.
Elle a déjà été évoquée en MV 188.6