L'évangélisation dans la plaine de Saron.
Les terres de Nicodème étant proches de Joppé, Jésus y arrive de tôt matin, le vendredi 4 mai, alors que les moissons sont en cours. Nicodème ordonne la pause à ses nombreux paysans, lesquels se rassemblent pour écouter le Maître. Jésus leur donne la parabole des deux fils, que nous connaissons par Matthieu (Mt 21,28-32). La version que nous en donne Maria Valtorta est bien entendu conforme au récit de l'évangéliste. Ce ne sont pas ceux qui crient « Seigneur !, Seigneur ! » mais agissent contre la volonté de Dieu qui obtiendront le Royaume, mais ceux qui obéissent à Dieu. « En vérité je vous le dis : les ignorants, les pauvres, les publicains, les courtisanes passeront avant beaucoup de ceux que l'on appelle "maîtres", "puissants", "saints", et entreront dans le Royaume de Dieu »407.6.
Dans la soirée, Jésus se rend sur les terres que Joseph d'Arimathie possède à proximité de celles de son ami Nicodème. Ici les moissons viennent juste d'être terminées. Joseph décide de distribuer à chacune
des soixante deux familles de paysans sous ses ordres beaucoup plus de blé que ses champs ne peuvent en produire. Son vieil intendant est incrédule. Pourtant le miracle s'accomplit. « C'est le Seigneur qui a agi. Il a lu dans mon cœur et Il y a vu deux désirs : le premier était de vous amener à ma propre foi. Le second était de donner tant, tant, tant à mes frères malheureux. Dieu a consenti à mes désirs… »408.4 témoigne Joseph. Jésus apparaît à cet instant, louant Joseph pour sa charité et pour sa foi. Et c'est tout naturellement le thème de la foi que Jésus retient pour son enseignement. « En vérité, en vérité je vous dis que si l'homme avait foi dans le Seigneur, et s'il agissait pour un juste motif, les montagnes elles-mêmes, enracinées dans le sol par leurs viscères de roches, ne pourraient résister et, sur l'ordre de celui qui a foi dans le Seigneur, elles se déplaceraient »408.6. Puis, un peu plus loin dans son message, le Christ insiste à nouveau sur la puissance de la foi : « Si vous aviez de la foi gros comme une graine de moutarde (...) vous pourriez tous même dire à ce mûrier puissant qui ombrage le puits de Joseph : "Déracine-toi et transplante-toi dans les flots de la mer"666 »408.6. La première de ces deux affirmations, réunies ici de façon naturelle, crédible et convaincante, sera évoquée à nouveau par Jésus le mardi avant la Passion667.
Jésus passe le sabbat dans la maison de Joseph. L'arrivée inopinée du synhédriste Jean de Gahas interrompt leur repos. « Mon ami Jean ? ! Comment est-il ici si le sabbat n'est pas fini ? ! »409.1 s'exclame Joseph. « C'est vrai. J'ai violé la loi du Sabbat. Et j'ai péché, sachant que je péchais. Il est donc grand mon péché… Et grand sera le sacrifice que je consommerai pour être pardonné »409.1 avoue Jean. Il annonce à Joseph stupéfié que son épouse Anne veut le quitter. Ayant appris par des disciples que le Maître passerait chez Joseph, il s'est décidé à venir Lui demander conseil. Jésus s'approche et Jean supplie : « J'ai péché contre Dieu et contre ma chair jumelle. Et de péché en péché, j'en suis venu à violer la loi du sabbat. Absous-moi, Maître »409.3. « La loi du sabbat ! Grande et sainte loi ! » lui répond Jésus, « Mais pourquoi la places-tu avant le premier des commandements ? »409.3. Il s'en suit un admirable dialogue sur l'institution du mariage. Jésus entraîne le synhédriste dans un examen de conscience sans concession, à l'issue
duquel Il lui déclare : « C'est de cela, pas d'une fin de sabbat violée, que tu dois te tourmenter ! »409.5.