La fuite en Égypte
« Un ange me l'a dit : prends l'Enfant et la Mère et fuis en Égypte »35.2. C'est avec les paroles même de Matthieu(Mt 2,13) que Joseph, dans l'œuvre, informe Marie qu'il leur faut quitter sans tarder Bethléem. « J'emporterai le plus de choses possible… À l'aube nous fuyons ». C'est aussi un départ précipité que nous décrit ce texte ancien : « Hérode, voyant que les Mages ne retournaient pas vers lui(...)commença à méditer en son esprit le meurtre du Seigneur Jésus. Alors un ange apparut à Joseph dans son sommeil, et il lui dit : "Lève-toi, prends l'enfant et Sa mère, et réfugie-toi en Égypte". Et, au chant du coq, Joseph se leva et partit216 ». Maria Valtorta observe : « Jésus qui a l'âge où je l'ai vu dans la vision des Mages. Un enfant d'un an environ »35.2. Cette remarque n'est pas aussi futile qu'il paraît... Quand Il repasse pour la première fois à Bethléem, dans les débuts de sa vie publique, en juin 27, un habitant dialogue avec Jésus : « Quel âge as-tu ? ». « Trente ans ». « Alors tu es né justement quand… ». « Nous laissâmes la ville quand j'avais quelques mois... ». « Avant ce malheur, alors... »73.2. Puis quelques mois plus tard, en fin de l'année 27, tandis qu'Il va fêter son trente et unième anniversaire, Jésus reçoit une lettre émouvante de sa mère : « Ce sera la première fois que je me dis : Mon Enfant aujourd'hui a une année de plus, et je n'ai pas mon Enfant. Et ce sera plus triste que ton premier anniversaire à Matarea. Mais Tu accomplis ta mission et moi la mienne. Et tous les deux, nous faisons la volonté du Père et travaillons pour la gloire de Dieu. Ceci essuie toute larme »133.4.
Tous ces indices concordants nous informent que la fuite en Égypte, vers Matarea eut lieu quelques jours à peine après l'adoration des mages, à la fin d'octobre ou au début de novembre -4. Et ceci paraît assez logique, Hérode ayant dû prendre immédiatement la décision du massacre des innocents, dans un accès de fureur et de peur dont il était si coutumier, en constatant que les mages ne revenaient pas vers lui. C'est en tout cas ce que Joseph confie à Marie au moment de fuir : « Hérode veut sa mort… parce qu'il en a peur… pour son pouvoir royal, il a peur de cet Innocent, ce fauve immonde »35.5. Et il ajoute : « prends tout ce que tu peux. Ce sera utile parce que… parce que nous devons rester loin longtemps, Marie ! »35.3. Cette ultime précision montre qu'à cette date, la santé d'Hérode ne laissait donc pas encore présager sa mort prochaine. Beaucoup plus loin dans l'œuvre, cette réflexion du chef de la synagogue d'Engaddi, après avoir appris le massacre, ne mérite-t-elle pas d'être méditée ? « Si à trois qui n'étaient même pas d'Israël Dieu a envoyé l'étoile pour les inviter à adorer le Messie enfant ; s'Il les a guidés par elle vers la pauvre maison qu'ignoraient les rabbins d'Israël, les princes des prêtres et les scribes ; si par un songe Il les a avertis de ne pas repasser chez Hérode, pour sauver l'Enfant ; n'aura-t-Il pas, en usant d'une puissance encore plus grande, averti le
père et la Mère de s'enfuir, en emportant en lieu sûr l'espérance de Dieu et de l'homme ? »391.2.