La troisième annonce de la Passion
Le lendemain (mardi 26 mars), venant de Doco, le groupe s'approche de Jéricho. Judas, totalement satanisé, provoque sans cesse ses compagnons en critiquant ouvertement les décisions du Maître. Il insinue que Jésus n'osera pas aller au Temple pour la Pâque : « Tout est tellement irréel de ce que nous faisons depuis quelques mois, tout tellement contraire à ce que l'on peut prévoir, au bon sens, à la justice même »577.1. Il s'insurge même de ce que Jésus ait recommandé à Margziam et à certaines femmes disciples de ne pas venir à Jérusalem durant ces jours là. Selon le témoignage de Maria Valtorta, c'est en réponse à ces reproches que Jésus annonce aux apôtres pour la troisième fois l'imminence de sa Passion(Selon Mt 20,17-19 ; Mc 10,32-34 ; Lc 18,31-34). « Il y a des choses que tous ne peuvent pas supporter. Moi, le Maître, je sais ce qui est bien pour mes disciples et ce qu'ils peuvent ou ne peuvent pas supporter. Même vous, vous n'avez pas la force de supporter l'épreuve et ce serait une grâce pour vous d'en être exclus »577.3. Comme le rapportent les évangélistes, Jésus ne leur cache rien de l'épreuve désormais imminente. Il ajoute même à leur intention : « Voilà l'épreuve qui vous attend, celle qui montrera votre formation. (...) En vérité je vous dis que vous, la partie élue de mon troupeau, une fois le Pasteur pris, serez saisis par la peur et vous vous débanderez en fuyant comme si les loups qui me saisiront de toutes parts se tournaient contre vous. Mais, je vous le dis : ne craignez pas. On ne touchera pas un cheveu de vos têtes »577.4. Alors que les apôtres sont abasourdis par cette révélation, les femmes disciples, qui les suivaient un peu en arrière les rattrapent.
Marie Salomé s'approche de Jésus : «Accorde-moi une grâce, avant que tu t'en ailles, comme tu le dis ». « Et laquelle ? » « Celle d'ordonner que mes deux fils, qui pour Toi ont tout quitté, siègent l'un à ta droite et l'autre à ta gauche, quand tu siégeras dans ta gloire dans ton Royaume »577.9. Ce dialogue est conforme au texte de Matthieu (Mt 20,20-28), tandis que Marc (Mc 10,35-45) laisse supposer que ce sont Jacques et Jean qui questionnent Jésus. La réponse du Seigneur, telle que la transcrit Maria Valtorta, concilie parfaitement les deux versions évangéliques : « Jésus regarde la femme et puis il regarde les deux apôtres et leur dit : c'est vous qui avez suggéré cette pensée à votre mère en interprétant très mal mes promesses d'hier... »577.9. Puis Jésus les interroge : « Pouvez-vous peut-être boire au calice que Moi je boirai ? »577.9. Presque toutes les bibles françaises (Osty, TOB, Segond, Martin, etc.) traduisent ce verset (Mt 20,22 ; Mc10,38) « boire la coupe ». Pourtant quelques auteurs le commentent effectivement en écrivant « à la coupe »806. C'est exactement ce que souligne le texte de Maria Valtorta : « Dans les traductions on lit : "mon calice". J'ai dit : "à mon calice" et non pas "mon calice". Aucun homme n'aurait pu boire mon calice »577.11.