Préparation à la Passion de Jésus

L'adieu à Lazare

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Aucun apôtre ne fut témoin de cet entretien pathétique entre Jésus et Lazare. Il ne figure donc pas dans les évangiles, mais le récit que nous en donne Maria Valtorta nous éclaire sur l'absence assez surprenante de l'ami ressuscité, durant tout le temps de la Passion. Jésus lui dit : « je veux te confier une vérité. Personne ne la sait, sauf ma Mère et l'un des miens. Ma Mère parce qu'elle n'ignore rien. Un autre parce qu'il participe à cette chose. Aux autres je l'ai dite, pendant ces trois années qu'ils sont avec Moi, maintes et maintes fois. Mais leur amour leur a fait l'effet du népenthès813 et fait obstacle à la vérité annoncée. Ils n'ont pas pu tout comprendre… »587.2. Puis Il lui confie sans détour : « en ce moment où tu es près de Moi, (...) un homme, avec d'autres hommes, est en train de débattre le prix de l'Agneau. Tu sais quel nom a cet Agneau? Il s'appelle : Jésus de Nazareth »587.3. L'instant de stupeur passé, Lazare nomme le traître : « Ce ne peut être que lui : l'homme qui a toujours été une tache dans ton groupe, l'homme qu'il n'y a pas longtemps a offensé ma sœur. C'est Judas de Kériot ! » « Non. C'est Satan. (...) Satan a pris chair en lui : Judas de Kériot »587.3.

A l'approche du supplice et de l'agonie, le Christ, vrai Dieu mais aussi vrai homme, éprouve tristesse et angoisse. Il sollicite Lazare : « Ami, j'ai besoin de force et d'aide. Et je te le demande. Je n'ai que toi qui puisses me le donner. Les autres, il est bon qu'ils ne sachent pas, car s'ils savaient… Il coulerait du sang. Et je ne veux pas que les agneaux deviennent des loups, même par amour pour l'Innocent »587.7. Quand Jésus lui demande de rester à Béthanie pendant les heures sombres, Lazare refuse d'abord : « Non. Cela, non. Pourquoi Marie et Marthe, et pas moi ? »587.9. Mais Jésus lui confie la charge de recueillir ses apôtres et ses disciples : « Jérusalem, dans les jours qui viennent, sera corrompue comme l'est l'air autour d'une charogne en décomposition. (...) Ses miasmes rendront fous même les moins cruels, et jusqu'à mes disciples. Ils s'enfuiront. Et où iront-ils dans leur désarroi ? Chez Lazare. (...) Comme des brebis débandées par le loup qui s'est emparé du berger, ils courront à un bercail. Rassemble-les. Rends-leur courage. Dis-leur que je leur pardonne. Je te confie mon pardon pour eux »587.9. En le quittant, Jésus lui recommande encore : « Adieu, ami. (...) Et ne doute pas. Ils te diront : "C'était un fou ! C'était un démon ! Un menteur ! (...)". À eux, et spécialement à toi-même, réponds : Il était et il est la Vérité et la Vie. Il est le Vainqueur de la mort. Je le sais. Il ne peut être mort pour toujours. Je l'attends »587.12. Au même instant, dans la maison de campagne de Caïphe, Judas négociait sa trahison. (Mt 26,14-16 ; Mc 14,10-11 et Lc 22,3-6).

Notes de bas de page

813
Dans l'Odyssée, Homère utilise ce terme à propos d'un breuvage magique à base de vin et de plantes, préparé par Hélène pour apaiser la tristesse de Télémaque.

📚 Source : L'énigme Valtorta par Jean-François LavèreTome 1Tome 2