L'entrée triomphale à Jérusalem
Quittant Béthanie de bon matin, en direction de Bethphagé, Jésus rassemble ses apôtres et leur déclare : « Maintenant je veux, pour que rien ne reste obscur pour vous, vous ouvrir le sens des prophéties »589.3. Il apparaît clairement dans leurs évangiles que Matthieu et Jean ont été particulièrement sensibles à ces ultimes enseignements du Maître pour leur faire comprendre les prophéties messianiques. Comme on peut s'y attendre, le récit de Maria Valtorta est ici encore parfaitement cohérent avec les faits décrits par les quatre témoignages évangéliques (Mt 21,1-11 ; Mc 11,1-11 ; Lc 19,29-46 et Jn 12,12-19). En outre la chronologie, parfois négligée par les évangélistes, est ici minutieusement restituée. « Thomas et André ont couru vers Bethphagé pour chercher l'ânesse et l'ânon et les amener à Jésus »590.1. Jésus recommande à sa Mère et aux femmes disciples de Le précéder dans Jérusalem. « Plus que ta présence, ta prière m'est nécessaire, Maman aimée ! » « Si c'est ainsi, mon Fils, nous prierons, toutes, pour Toi »590.1. Et toutes, malgré leur désir de participer à la liesse populaire, obéissent spontanément. C'est alors, juste avant de traverser Bethphagé, que se situe la lamentation sur Jérusalem(Lc 19,41-44). Commentant le destin tragique de Jérusalem, Jésus rappelle qu'en tous temps, lorsque l'homme refuse Dieu et sa Loi, « Dieu se retire et le Mal s'avance. Voilà le fruit d'une vie nationale indigne du nom de chrétienne »590.9.
Maintenant le cortège triomphant dépasse Bethphagé, entre dans Jérusalem par la porte de Siloam, et remonte vers le Temple en traversant le faubourg d'Ophel au milieu des hosannas814 de la foule dans laquelle, ça et là, Maria Valtorta reconnaît plusieurs visages de disciples. Traversant Jérusalem, le cortège pénètre au Temple par la porte située près de la forteresse Antonia, là où sont rassemblés les marchands et les changeurs. C'est alors que Jésus les chasse pour la seconde fois, ainsi que le rapportent les synoptiques815(Mt 21,12-13 ; Mc 11,15-19 et Lc 19,45-48). « Il tonne d'une voix puissante : Hors de la maison de mon Père ! Ce n'est pas un lieu d'usure et de marché »590.19, déclare Jésus qui ajoute : « Dehors ! Dehors ! Ou bien le Dieu Très-Haut balayera pour toujours ce lieu et exercera sa vengeance sur tout un peuple »590.19. Une fois le calme revenu, le Seigneur « va vers les portiques où sont rassemblés des aveugles, des paralytiques, des muets, des estropiés et autres affligés » (...) « Ce n'est pas un par un qu'il guérit les nombreux malades, mais il fait de la main un geste large, et grâce et santé en descendent sur les malheureux »590.20. Les cris de louanges des miraculés suscitent la réprobation des pharisiens (Cf. Mt 21,14-16). Jésus quitte rapidement le Temple par la porte du troupeau et se rend au Camp des galiléens, sur le mont des Oliviers parmi les siens. Le soir venu, Il rassemble les apôtres, tempère leur enthousiasme revenu, et leur rappelle ce qu'Il n'a cessé de leur dire durant ces trois années : « Je suis Roi de l'esprit. J'offre privations, sacrifices, douleurs. Je n'ai pas autre chose. Ici, sur la Terre, je n'ai pas autre chose. Mais après ma mort, et votre mort dans ma foi, je vous donnerai un Royaume éternel : celui des Cieux »591.3.