De la Résurrection à la Pentecôte

« Noli me tangere »

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Maria Valtorta rapporte alors la scène de la rencontre avec Jésus telle que saint Jean nous l'a transmise(Jn 20, 11-18). Lorsque Marie Madeleine reconnaît Jésus, elle se précipite vers Lui et se penche pour Lui baiser les pieds. « Ne me touche pas ! Je ne suis pas encore monté vers mon Père avec ce vêtement »619.11. C'est le célèbre Noli me tangere qui inspira tant de peintres, et donna lieu à tant d'interprétations dès les premiers siècles. Le texte de Maria Valtorta semble ici donner du crédit aux hypothèses d'Origène et de saint Ambroise918. Plus loin dans l'œuvre Jésus revient sur ce passage, mais aussi sur la rencontre avec sa Mère : « Elle peut me toucher, elle peut me baiser car elle est la Pure »620.5, tandis que pour Marie-Madeleine : « Je ne me fais pas toucher par elle. Elle n'est pas la Pure qui peut toucher sans le contaminer le Fils qui revient au Père. Elle a encore beaucoup à purifier par la pénitence, mais son amour mérite cette récompense »620.6. Marie-Madeleine est pardonnée, mais elle doit encore se purifier, car, comme l'avait enseigné Jésus : « Le Paradis est le Royaume de la Pureté. Rien d'impur ne peut entrer au Ciel où est Dieu919»170.10.

Dans une dictée du 8 décembre 1943, avant même les premières visions, la Sainte Vierge avait confié à Maria Valtorta : « Il n'y eut pas pour sa Mère la même interdiction que pour Marie de Magdala. Je pouvais le toucher. Je n'aurais pas contaminé de mon humanité sa perfection qui montait aux Cieux, parce que ce minimum d'humanité que j'avais, dans ma condition d'Immaculée Conception, s'était consumé, comme une fleur jetée dans un incendie, sur le bûcher expiatoire du Golgotha. Marie la femme était morte avec son Fils. Il restait maintenant Marie l'âme, brûlant de monter au Ciel avec son Fils. Et mon étreinte révérencielle ne pouvait troubler la Divinité triomphante ».

A nouveau Marie-Madeleine court vers la maison : « Il est ressuscité ! Il est ressuscité ! »619.11. Ses compagnes témoignent elles aussi, et leurs récits contradictoires ne font qu'ajouter à l'hésitation de Jean et au scepticisme de Pierre : « Trop de choses ces jours-ci ! Vous en êtes restées troublées »619.11. Marie d'Alphée et Marie Salomé décident de retourner au tombeau pour en avoir le cœur net. Elle sont vite de retour : « C'est vrai ! C'est vrai ! Nous l'avons vu. Il nous a dit près du jardin de Barnabé : "Paix à vous. Ne craignez pas. Allez dire à mes frères que je suis ressuscité et qu'ils aillent d'ici quelques jours en Galilée. Là nous serons encore ensemble" »619.12(Mt 28,9-15). Pourtant Pierre n'en démord pas : « je ne puis croire qu'à ce que j'ai vu : le Tombeau ouvert et vide et les gardes partis avec le Cadavre volatilisé »619.13. C'est seulement à ce moment que la Vierge confirme les paroles des unes et des autres : « Il est réellement ressuscité. Je l'ai eu dans mes bras et j'ai baisé ses plaies »619.13. A cette parole de Marie, Pierre retrouve toute son énergie habituelle : « Mais alors, s'il en est ainsi, il faut le faire savoir aux autres, à ceux qui sont dispersés dans les campagnes…

chercher… agir… Allons, remuez-vous. S'il devait vraiment venir… qu'il nous trouve au moins »619.13.

Notes de bas de page

918
Origène pensait à une rencontre imminente du Christ avec son Père qui lui permettrait de reprendre son esprit, laissé en dépôt, et ainsi de recouvrer son intégrité (Entretien avec Héraclide¸ 6). De même selon saint Ambroise le Christ ne voulut pas être touché, parce qu'il n'avait pas encore reçu l'image qu'il avait remise au Père. (Exp. evang. sec. Lucam, 10, 166).

919
Curieusement l'apocryphe copte de l'évangile des apôtresévoque un dialogue de Jésus avec sa mère : « Il n'est pas possible que rien de charnel ne me touche jusqu'à ce que j'aille au ciel »

📚 Source : L'énigme Valtorta par Jean-François LavèreTome 1Tome 2