Les instants de la Résurrection
La Résurrection de Jésus a lieu au point du jour, au moment exact où la dernière étoile cède à l'aurore. Les disciples étant alors séparés en plusieurs groupes, on comprend la difficulté de rendre compte de leurs déplacements respectifs dans quelques brefs versets évangéliques. Examinons les faits tels que nous les expose Maria Valtorta.
Devant le tombeau : « Les gardes ennuyés, transis de froid, pris par le sommeil, dans des poses variées veillent sur le Tombeau »617.2. Soudain un météore resplendissant surgit du ciel, et « s'abat contre l'inutile fermeture du Tombeau, l'arrache, la jette par terre913, foudroie de terreur et de bruit les gardes mis comme geôliers du Maître de l'Univers en produisant, avec son retour sur la Terre, un nouveau tremblement de terre comme Il l'avait produit en fuyant la Terre, l'Esprit du Seigneur »617.3. « Les gardes sont là, évanouis »617.6(Mt 28,2-3).
Dans le tombeau : Jésus ressuscité fait son premier pas : « sans blessures ni sang, mais seulement éblouissant de la lumière qui jaillit à flots des cinq plaies et sort par tous les pores de son épiderme »617.5. Maria Valtorta décrit ainsi le Christ ressuscité : « les rayons qui jaillissent des mains et des pieds l'auréolent de lames de lumière... jusqu'au bord du vêtement quand, en ouvrant les bras qu'il a croisés sur sa poitrine, il découvre la zone de luminosité très vive qui filtre de son habit en lui donnant l'éclat d'un soleil à la hauteur du cœur »617.5. Exactement la description de la vision de sainte Faustine914 !
Au Cénacle : « La secousse d'un bref mais violent tremblement de terre »616.17 fait fuir le maître et la maîtresse de la maison pendant que Pierre et Jean se traînent jusqu'au seuil de la pièce où la Vierge Marie reste absorbée dans sa prière. Mais au bruit, elle relève la tête et « voit son Fils rayonnant : beau, infiniment plus beau qu'il ne l'était avant d'avoir souffert, souriant, vivant, plus lumineux que le soleil, vêtu d'un blanc qui parait de la lumière tissée, et qui s'avance vers elle »618.1. Et Jésus se penche sur sa Mère, Il la serre sur son cœur et l'embrasse. En quittant sa Mère, Jésus lui confie : « Maintenant je m'en vais, Maman. Je vais rendre heureuse l'autre Marie »618.6. Les évangiles ne mentionnent pas cette rencontre, mais beaucoup parmi les Pères l'ont considérée comme hautement probable915. Et Jean Paul II a en quelque sorte validé ce passage de Maria Valtorta. Citant Sedulius916, le pape estima « légitime de penser que Marie a été vraisemblablement la première personne à laquelle Jésus ressuscité est apparu »(audience du 21 mai 1997).
Chez Jeanne de Chouza : Marthe, Marie d'Alphée et Jeanne sortent du palais pour rejoindre leurs compagnes. « C'est à ce moment qu'arrive le bref et fort tremblement de terre qui jette de nouveau dans la panique les habitants de Jérusalem »619.3. Les trois femmes rentrent précipitamment se mettre à l'abri.
Près du Jardin de Joseph d'Arimathie : Marie-Madeleine « est presque effleurée et renversée sur le sol »619.4 par le signe céleste qui accompagne le tremblement de terre. Elle court vers le tombeau (Jn 20,1). « Mais, voyant ce spectacle, elle croit que c'est le châtiment de Dieu sur les profanateurs du Tombeau de Jésus et elle tombe à genoux en disant : Hélas ! Ils l'ont enlevé ! »619.4. Oubliant ses compagnes, elle se précipite au cénacle par le plus court chemin, pour prévenir Jean et Pierre(Jn 20,2-4). Haletante, elle leur annonce : « Ils ont enlevé le Seigneur du Tombeau ! Qui sait où ils l'ont mis ! Je suis allée en avant… pour acheter les gardes… afin qu'ils nous laissent faire. Eux sont là comme morts… Le Tombeau estouvert, la pierre par terre… Qui ? Qui a pu faire cela ? Oh ! venez ! Courons…»619.5. Les deux apôtres partent en courant (Lc 24,12), tandis que Marie ordonne à sa servante que personne ne dérange la Vierge, puis repart à son tour.
Suzanne et Salomé viennent au tombeau : Au moment du tremblement de terre Marie Salomé et Suzanne s'abritent sous un arbre. Elles restent là quelques minutes, hésitantes. Puis elles surmontent leur crainte, et marchent vers le jardin. A leur arrivée, les gardes sont encore évanouis, et « elles voient une grande lumière qui sort du Tombeau ouvert »619.6. L'ange917 les rassure (Mc 16,5-7), mais « Elles sont terrorisées et murmurent : Nous allons mourir ! Nous avons vu l'ange du Seigneur ! »619.6. Elles s'éloignent en courant vers la campagne. Puis se calmant à peine, elles retournent à la maison par une autre porte, bien décidées à taire ce qu'elles viennent de voir, sûres que personne ne voudra les croire. (Mc 16,8).
Marthe, Marie d'Alphée et Jeanne au tombeau : Il s'en faut de peu que le troisième groupe, qui arrive à son tour, ne croisent Marie Salomé et Suzanne. Maria Valtorta n'assiste pas à leur venue, que l'on peut reconstituer grâce à leur témoignage ultérieur. Elles disent « qu'elles y sont allées elles aussi et qu'elles ont vu deux anges qui se disaient le gardien de l'Homme-Dieu et l'ange de sa Douleur et qu'ils ont donné l'ordre de dire aux disciples qu'il était ressuscité »619.11.(Mt 28, 5-8 ; Lc 24,2-12).
Jean et Pierre arrivent à leur tour : Lorsque Jean, le premier, atteint enfin le tombeau, les femmes disciples, les gardes et les anges n'y sont plus. « Il n'y est vraiment pas, Simon ! Marie a bien vu. Viens, entre, regarde »619.8. (Jn 20,5-8). Pierre est anéanti : « Ils l'ont vraiment enlevé. Les gardes, ce n'était pas pour nous, mais pour faire cela… Et nous l'avons laissé faire. En nous éloignant, nous l'avons permis… »619.8. Ils rebroussent chemin, mais Marie-Madeleine qui les suivait de près reste encore, leur affirmant sa foi : « Moi, je ne m'éloigne pas. Je reste ici… Quelqu'un viendra… Oh ! moi, je ne viens pas… »619.8(Jn 20,10-11), ce à quoi le pauvre Pierre lui répond, désabusé : « Maintenant tu vois toi aussi que c'était une folie d'espérer… »619.8.