La Passion et la mort de Jésus

La mort du Christ en la Pâque de l'an 30

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La chronologie, telle qu'elle ressort des écrits de Maria Valtorta ne laisse aucun doute sur cette date du vendredi 5 avril de l'an 30(7 avril julien). Pourtant ceci était loin d'être admis dans les années 1944/1947 : beaucoup hésitaient encore alors entre l'an 30 et l'an 33. Maria Valtorta, dans le livre d'Azarias, reçoit cette précision : « Sois toujours reconnaissante à ton Seigneur de t'avoir fait connaître quelques-unes des mille sept cent trente-sept semaines qu'il vécut dans le monde »855. Cette indication extrêmement précise est parfaitement compatible avec la chronologie tirée de son œuvre : entre le mercredi 10 décembre -5, jour de la naissance du Sauveur, et le vendredi 5 avril 30, jour de sa Passion, il s'écoula effectivement mille sept-cent trente sept semaines856 !

De façon indirecte, des indications du Talmud se rapportent aussi à l'an 30857. Telle celle-ci, du Talmud de Babylone : « Quarante ans avant la destruction du Temple, les portes du Lieu Saint s'ouvriront d'elles-mêmes »858. Plusieurs chercheurs considèrent que cette mention est en rapport avec les évènements qui accompagnèrent la mort de Jésus.

Des textes anciens évoquant les saints du premier siècle fixent assez fréquemment leur mort par rapport à la Passion ou à l'Ascension du Christ, et conduisent là encore à l'an 30. Ainsi il est écrit de Jacques le mineur « qu'il gouverna l'Église de Jérusalem pendant trente ans ». Puisqu'on sait précisément qu'il mourut à la Pâque 62, cela induit que la Passion de Jésus eut lieu en l'an 30. De même en est-il pour saint Martial de Limoges, « mort en l'an 3 du règne de Vespasien, en la 40e année de l'Ascension de Notre Seigneur, en la 28e année de son épiscopat »859. De même également pour saint Mathias (indication transmise par les saints Sophrone, Nicéphore et Dorothée), dont la chronique indique qu'il séjourna en Égypte et en Ethiopie près de trente trois ans. De retour à Jérusalem, il subit la lapidation puis fut décapité devant le Temple en l'an 63. Il quitta donc la Palestine en 30 ou en 31, peu de temps après l'Ascension et après sa nomination. On pourrait ajouter bien d'autres témoignages860.

Notes de bas de page

855
Maria Valtorta, Le livre d'Azarias, dimanche des rameaux, page 61.

856
Notons que ceci est proche de ce témoignage de sainte C. Emmerich : « Jésus-Christ arriva à l'âge de trente-trois ans et trois fois six semaines. Je dis trois fois six, parce que le chiffre six m'est montré en cet instant même trois fois répété».

857
Le Talmud rapporte que 40 ans avant l'incendie du Temple, le synhédriste Sadok ne cessa de jeûner pour obtenir de Dieu que le Temple ne fût point livré aux flammes. De même pour Yochanan ben Zachaï « 40 ans avant la destruction du Temple (...) les portes du sanctuaire s'ouvraient d'elles mêmes, jusqu'à ce que Yohanan ben Zakkay leur fit ce reproche: Sanctuaire, sanctuaire, pourquoi t'épouvantes-tu, toi-même ? Je sais que tu seras détruit et déjà à ton sujet Zacharie, fils d'Addo avait prédit » (Yoma 39b et Avoda Zara ch. 1)

858
Mishna, Sabbat, 24, 5 ; Idioth 7, 1 ; Aboth 4, 5.

859
Le règne de Vespasien commençant en 69, sa 3e année est en 71, qui est bien la 40e année après l'Ascension en l'an 30.

860
Signalons encore que deux auteurs des premiers siècle situent clairement la Passion en l'an 30 : Jules l'africain (Chroniques) qui la place en « la 2e année de la 202e olympiade » ; et Lactance (De la mort des persécuteur, chap. 2) qui affirme que les apôtres « jetèrent les fondements de l'Eglise durant l'espace de vingt-cinq années, jusqu'au commencement du règne de Néron ».

📚 Source : L'énigme Valtorta par Jean-François LavèreTome 1Tome 2