Énigmes Valtorta

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Epilogue
Dormition et Assomption de Marie
La Dormition et l''Assomption de Marie ont toujours fait partie de la foi constante de l'Église, depuis l'Église primitive. Parmi plusieurs manuscrits très anciens qui évoquent l'Assomption, la tradition qui semble aujourd'hui la plus ancienne se trouve dans un apocryphe, le Passage de la Vierge , ou Transitus Graecus “R” datant peut-être du 2e siècle. Au milieu d'autres détails plus ou moins symboliques, on peut noter que Marie se rend au mont des Oliviers, rentre à la maison, s'adonne à la prière, et communique à l'apôtre Jean sa mort prochaine. Marie rend grâce et rend l'esprit... Après trois jours, les anges emportent son corps au paradis et le déposent sous l'arbre de vie, où il est réuni avec son âme. Le Pape Jean-Paul II a cité cet apocryphe dans une homélie de l'Assomption, lui donnant ainsi un certain crédit. Et tout ceci est globalement compatible avec le récit de Maria Valtorta. Par contre la présence des apôtres et de Paul, le dépôt du corps dans un tombeau, l'intervention des grands prêtres, sont des détails totalement étrangers au récit rapporté par Maria Valtorta. Si l'Assomption est maintenant un dogme en Occident, par contre les avis restent encore très partagés sur l'âge que pouvait alors avoir Marie . Marie de Jésus d'Agréda donne dans La cité mystique de Dieu (part. 3, liv. 8 chap. 19 § 740) l'endormissement de Marie le 13 août à 15h, quelques semaines avant son 70e anniversaire. Elle précise : le 13 août et à la 70e année de son âge, moins les 26 jours qu'il y a du 13 août au 8 septembre, jour anniversaire de sa naissance. Elle avait survécu à son divin Fils 21 ans, 4 mois et 19 jours. Nous avons vu (au paragraphe Jésus et les docteurs du Temple ) que Maria Valtorta fournit une indication très semblable : Marie survécut 21 ans à Jésus (MV 41.12). L'Assomption a dû avoir lieu en l'an 51, Marie étant alors âgée de 70 ans. Jean Aulagnier déduit de ces deux témoignages (celui de Marie d'Agréda et celui de Maria Valtorta) les dates du samedi 12 août 51 pour la Dormition, et du mardi 15 août 51 (grégorien) pour l'Assomption. Quant au lieu où elle se produisit, l'existence du tombeau traditionnel « de Marie » dans la vallée du Cédron a obtenu un regain d'intérêt depuis les fouilles archéologiques de 1972 dues à une inondation. Les archéologues ont la certitude que la tombe dite « de Marie » à Jérusalem remonte au premier siècle. Dans l'œuvre Jésus déclare que la maison du Gethsémani fut rasée lors du siège de Rome. Il est affirmé clairement que « le tombeau de Marie » est une légende sans fondement historique (Voir MV 651.5). C'est donc un démenti formel de Juvénal, évêque de Jérusalem, qui fut à l'origine de cette tradition au concile de Chalcédoine en 451 faisant intervenir saint Thomas. FOOTNOTES : Le Transitus Mariae indique que Marie avait 59 ans. Pour Nicéphore (liv. II, c. 21), ce serait l'an 5 de Claude, soit en 45, à l'âge de 60 ans. Eusèbe (Chronicon) fixe sa dormition en 48, à l'âge de 67/68 ans, et c'est ce que retient Baronius. Ste Brigitte croyait que la Sainte Vierge avait 15 ans lorsqu'elle donna naissance à Jésus, et qu'elle avait vécu encore 15 ans après l'Ascension. Jésus étant mort à 33 ans, cela conduisait à 63 ans pour Marie. (d'où les 63 Ave du chapelet de sainte Brigitte). Ste Anne-Catherine Emmerick avança l'âge de 64 ans mais en précisant n'en être pas vraiment certaine. Soeur Josépha Menendez indique 73 ans. Mary Jane Even en 1993 indique cette parole attribuée à Jésus « Mon temps sur terre a été de 33 ans, alors que celui de Ma Mère fut de 70 ans ».
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Epilogue
Le Linceul du tombeau confié à Marie
Quelques semaines encore ont passé depuis la Pentecôte. Marie et Jean sont maintenant installés dans la maisonnette du Gethsémani, que Lazare a mis à leur disposition. Un soir Joseph, Nicodème et Lazare viennent discrètement y rendre visite à Marie. Ils expliquent qu'après une période de désaccord entre eux, ils sont maintenant unanimes pour cette démarche. « Joseph lui présente un rouleau volumineux enveloppé dans un drap rouge foncé qu'il avait jusqu'à ce moment tenu caché sous son manteau » (...) « C'est le Linceul propre dans lequel fut enveloppé le très Pur » 644.3 . Le tissu au début « paraissait avoir simplement conservé l'empreinte de ses membres couverts par les huiles auxquelles s'étaient mêlées des traces de sang et de sérosités venant des nombreuses blessures » 644.6 . Mais à mesure que les jours ont passé, « l'empreinte devenait précise et claire » 644.6 . Nicodème indique alors leur intention de confier cette précieuse relique à Marie. Il prévoit de réaliser une statue de Jésus Crucifié dans un cèdre du Liban, pour y cacher le second linceul , celui avec lequel furent nettoyées les plaies du Seigneur, et dont « l'image est si confuse qu'il est difficile de la distinguer » 644.6 . Ils déplient pour une première ostension devant la Vierge Marie le précieux voile . « Oh ! pouvoir le voir ainsi et non avec cette expression torturée qu'il a sur le voile de Nique » 644.6 soupire Marie. L'Évangile selon les Hébreux , apocryphe rédigé en araméen vers la fin du 1er siècle, affirmait qu'il y avait des chrétiens qui s'intéressaient au sort du linceul sépulcral du Sauveur, et croyaient savoir qu'il se conservait dans la communauté de Jérusalem, que Jacques dirigeait. En 1978 Don Vincenzo Cerri (1915-2011) constata que les corrélations entre les textes de Maria Valtorta et les découvertes sur le Suaire de Turin étaient trop nombreuses pour être des coïncidences. Il démontra leur « très haut degré de concordance » dans son ouvrage La Sacra Sindone e le intuizioni mistiche di Maria Valtorta . FOOTNOTES : Ceci fait songer évidemment au Volto Santo, un crucifix sculpté dans un cèdre du Liban, attribué à Nicodème, et dont la présence à Lucques est attestée en 742.. : Ainsi Maria Valtorta nous éclaire sur les deux linceuls dont parle saint Jean (Jn 20,5-7). Le premier soigneusement plié aurait enveloppé le Christ. Il est aujourd'hui à Turin. Le second, simplement roulé, aurait été utilisé pour la toilette du Crucifié, et semble aujourd'hui disparu.
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Premières réunions de la communauté
Maria Valtorta « assiste » à ce qui fut peut-être la première célébration de la nouvelle Église, dans la salle du Cénacle, et que saint Luc a résumé en un unique verset (Ac 2,42). Sous la présidence de Pierre, et en présence de nombreux disciples, hommes et femmes, la célébration débute par l'évocation de la Cène pascale. Pierre souligne qu'il agit ainsi par obéissance à la parole du Seigneur « Faites ceci en mémoire de Moi » 641.4 . Puis il professe, au nom de tous les apôtres, sa foi sur les Saintes Espèces, vrai Corps et vrai Sang du Christ. Ensuite a lieu l'ostension des saintes reliques, conservées par Marie dans un coffre : en particulier le calice de la Cène, le voile de Nique, et celui de Marie, qui couvrit la nudité du Sauveur sur la Croix. La célébration se poursuit par le chant de psaumes, la consécration du pain et du vin, et la communion sous les deux espèces. Elle s'achève par la bénédiction de l'assistance par Pierre. La description de cette cérémonie paraît crédible : les témoignages de saint Paul, de la Didaché ou de saint Justin (Première Apologie) confirment en effet l'origine apostolique de la liturgie catholique en ce qui concerne le déroulement du Sacrifice Eucharistique et du Baptême.
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Epilogue
Qu'est devenue Marie après la Passion ?
L'histoire des premières communautés chrétiennes reste assez silencieuse sur Marie après la Passion. Aucune tradition n'affirme qu'elle ait parcouru le monde méditerranéen à la manière de Pierre ou de Paul pour édifier des communautés chrétiennes . Seule une tradition (datant du concile d'Ephèse en 431) suggère que Marie aurait vécu les dernières années de sa vie à Ephèse près de Jean l'Apôtre à qui Jésus mourant l'avait confiée . Mais cette tradition repose sur un seul indice fragile. Le texte de référence dit simplement « Nestorius avait été condamné à Ephèse où Jean le théologien et la sainte Vierge Marie Mère de Dieu... ». Le reste de la phrase étant perdu, il fut donc possible de lui faire dire ce que l'on souhaite ! Il n'est pas sûr que Jean de Zébédée soit venu à Ephèse avant la mort de Pierre et de Paul. Quand il s'y rendit, il y trouva peut-être déjà un « oratoire dédié à Marie », sans qu'il ait eu à le construire lui-même. Les actes du concile d'Ephèse laissent effectivement entendre que la « cathédrale » d'Ephèse fut la première dans le monde dédiée à Marie . Ce lieu de prières pourrait fort bien être l'œuvre de Jean d'Ephèse, puisque d'après Maria Valtorta il devait sa vie à la Vierge qui fut pendant un mois, à Bethléem, sa mère nourricière (voir MV 365.7-9). Notons simplement que le texte de Maria Valtorta ne dit rien d'un éventuel séjour de la Vierge à Ephèse... La voyante nous montre la Vierge Marie dans la prière et l'effacement à Jérusalem. Marie y assiste alors les apôtres et l'Église naissante, comme l'évoquent divers manuscrits du Transitus Mariae . FOOTNOTES : Au 4e siècle Épiphane de Salamine ( Panarion , 78.10-11, 23) affirme même que nul ne sait ce qu'il est advenu de Marie avant la fin de sa vie. : Sainte C. Emmerich reprend cette tradition, et indique que Marie avait alors 64 ans moins 23 jours (donc vers 43/44) et qu'elle resta trois ans à Sion, trois ans à Béthanie, et neuf ans à Ephèse. Elle serait donc arrivée à Ephèse en 36. Or les quelques hypothèses envisageant un premier séjour de Jean à Ephèse situent ce voyage entre 37 et 48, mais jamais plus tôt ! Et encore s'agit-il d'hypothèses basées simplement sur le premier départ des apôtres hors de Jérusalem, sans qu'il y ait la moindre preuve que Jean se soit alors rendu à Ephèse. : Voir Tillemont Mémoires pour servir a l'histoire ecclésiastique des six premiers siècles . 1701 t 1 p 468.
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Le martyre d'Etienne
Ce dramatique épisode des premier temps de l'Église nous est bien connu, puisqu'il fait l'objet de deux chapitres des Actes des Apôtres (Ac 6 et 7). La vision valtortienne est conforme au récit de saint Luc. Cependant l'évangéliste passe sous silence l'attitude de Gamaliel, et semble minimiser le rôle de Saul : « Saul, lui, était de ceux qui approuvait ce meurtre » écrit-il simplement (Ac 8,1). Maria Valtorta met clairement en évidence la hargne de Saul et la vive désapprobation de Gamaliel. Quand Saul l'interroge : « Mais serais-tu peut-être, toi aussi, un partisan de ce malfaiteur appelé Jésus ? », Gamaliel lui répond : « Je ne le suis pas encore. Mais si Lui était ce qu'il disait, et en vérité beaucoup de choses tendent à prouver qu'il l'était, je prie Dieu de le devenir ». Puis il ajoute : « Je n'approuve pas la violence. Pour aucun motif. Tu n'auras jamais de moi une approbation pour un dessein violent. Je l'ai même dit publiquement, à tout le Sanhédrin, quand on a pris pour la seconde fois Pierre et les autres apôtres et qu'ils ont été amenés devant le Sanhédrin pour être jugés ». Il fait bien entendu allusion à son intervention rapportée par saint Luc (Ac 5,34-39). Mais pour Saul, la lapidation d'Etienne ne fait qu'exacerber sa haine contre les disciples du Nazaréen. Il obtient même du Grand-Prêtre un parchemin avec le sceau du Temple qui l'autorise à les persécuter. Dans la nuit, Pierre, Jacques d'Alphée, Jean, Nicodème, Simon le Zélote, Lazare et Marie vont là où vient d'être lapidé Etienne, juste à l'extérieur de la porte des brebis, à l'angle nord-est du Temple. Après une succincte toilette du défunt, ils emportent le corps du martyr vers Béthanie. Nicodème informe les apôtres présents de la menace de persécutions, et leur conseille de s'éloigner de Jérusalem pendant quelque temps, à l'exemple du Maître. Marie approuve : « Le conseil est juste. Écoutez-le. Ce n'est pas de la lâcheté, mais de la prudence. Lui vous l'a enseigné : "Soyez simples comme les colombes et prudents comme les serpents. Je vous envoie comme des brebis au milieu des loups. Gardez-vous des hommes" » 646.4 . Les apôtres encore perplexes sur la conduite à tenir accompagnent Marie au Gethsémani, tandis que Nicodème et Lazare portent le corps d'Etienne vers une destination inconnue de Maria Valtorta.
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📚 Source : L'énigme Valtorta par Jean-François LavèreTome 1Tome 2